« La Carte et le Territoire » de Michel Houellebecq
Foncièrement j’aime les gens qui, de leur œuvre, bouleverse nos convictions et nous font douter …
Douter de quoi me diriez-vous ?
En somme que le romancier soit capable de dédoublement et puisse aisément nous faire croire qu’il est un pur salaud avec autant d’aisance que la confection d’un œuf au plat ou encore de la cuisson d’un steak.
Houellebecq, on le sait, est peu aimé dans le monde de la littérature… on va dire qu’il interpelle, qu’il électrise… Est-ce aussi à cause de son visage émacié ou de son air débonnaire ? Va savoir… C’est un tout je pense.
Sa manière d’écrire la désespérance humaine peux amener le lecteur un peu sensible à aller directement se jeter d’un pont (à défaut sous les rails d’une rame vu là où j’habite…) mais il peut aussi donner la force de réagir et de bousculer nos priorités : La recherche du plaisir sexuel est-elle vraiment l’essence de notre existence ? N’y a-t’il pas autres choses ? Ne peut-on pas rompre cette inégalité ? Est-ce une fatalité…
Mais parlons du roman suscité, le parcours nonchalant, basé sur l’instinct, de Jed Martin, cet artiste imaginaire qui va passer sur plusieurs phases de la création pour en conclure de la vanité de l’humanité… de ces portraits de métier en voie de disparition à ces peintures de célébrité ou de bâtisseurs d’idéologies (philosophique ou médiatique) jusqu’à ce que l’auteur – Houellebecq lui-même, se mette en abime littéralement parlant.
J’ai lu ce roman s’en avoir suivi les polémiques sur sa sortie : le fait que Houellebecq est puisé dans Wikipédia (qu’il remerciera dans la version poche du roman) ou encore qu’il ne méritait pas le Goncourt…
L’ayant acheté que 3€ (la version à 22€) je ne vais pas dire que j’ai perdu au change…
Je trouve que l’auteur a souhaité une écriture plus posé beaucoup moins rude que ces autres œuvres…
J’ai relu « Extension du domaine de la lutte » dernièrement et je peux dire que Houellebecq a mis de l’eau dans son vin… un peu trop ?
Comme dans le roman, la force de Houellebecq est de nous faire croire qu’il est faible car n’est-il pas osé de mettre en scène sa personne dans un roman… peut-être Nothomb mais même pas !
Une lecture intéressante en tout cas !